ABIDJAN COCODY ANGRE - COTE D'IVOIRE
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SORTEZ DE LA PRISON

SORTEZ DE LA PRISON

 

                                                       L’ange délivre Paul et Silas de la Prison

    Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient. Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés; au même instant, toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus. (Actes 16 : 25 – 26)                                                                                       

                                                        L’ange sauve Daniel de la fosse aux lions

En s’approchant de la fosse, il appela Daniel d’une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel: Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions? Et Daniel dit au roi: Roi, vis éternellement? Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mauvais. (Daniel 6 : 20 – 22).

Le Seigneur a envoyé son ange vers les hommes droits, vers ceux qui font le bien et qui craignent Dieu. Car l’ange de l’Eternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les arrache au danger. Ils protègent les enfants. Les anges nous écartent du danger, en nous portant sur leurs mains[1].

                                                                     Combat d’autorité

  • Je remercie le Père qui m’a donné des anges qui combattent dans le secret pour moi, au nom de Jésus.
  • Que l’ange de la bénédiction m’ouvre toutes les portes de la bénédiction, au Nom de Jésus.
  • Que le chef de l’armée du troisième ciel combatte pour m’accorder la victoire, au Nom de Jésus.
  • Que toutes les prisons soient brisées par le tremblement de terre de l’ange, au Nom de Jésus.
  • Je demande à l’ange de la vision de m’envoyer des visions et des révélations, au Nom de Jésus.
  • Ange du grand combat, abats mes ennemis de nuit par ton épée flamboyante afin qu’ils tombent en grand nombre sans se relever, au Nom de Jésus.
  • Que l’ange du Seigneur me délivre des sorciers qui combattent et attaquent ma vie dans le sang de Jésus.
  • Que toutes les prisons soient brisées par le tremblement de terre de l’ange, au nom de Jésus.
  • Ange de Dieu, mène un combat violent dans la prison satanique pour délivrer tous mes biens.
  • Que l’armée des anges de Dieu m’entoure contre toutes attaques démoniaques, au nom de Jésus.

                                                       Les portes des prisons

Toute prison a une porte d’entrée et une porte de sortie. Les portes des prisons sont sévèrement gardées. Quand on parcourt la Bible, on voit que les portes des villes et des prisons étaient gardées. Alors pour recevoir la délivrance d’une prison, il faut que le combat se mène aussi aux portes. Car il a brisé les portes d’airain, Il a rompu les verrous de fer (Psaumes 107 : 16).

PRIONS : Que les anges de Dieu brisent les portes d’Airain et qu’il rompe les verrous de fer, au nom de Jésus. Seigneur, écarte tous les gardiens de la porte de la prison, au nom de Jésus. Je refuse que l’ennemi s’arrête à ma porte, au nom de Jésus (Genèse 22 :17). Que Dieu m’ouvre toutes les portes.

L’ange du Seigneur a ouvert les portes de la prison et a fait sortir les apôtres (Actes 5 : 19). Au nom de Jésus, que l’ange du Seigneur vous fasse sortir de la prison spirituelle en vous ouvrant toutes les portes. Alors, il faut parler aux portes et posséder la porte de tes ennemis : Je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis (Genèse 22 : 17). Quand nous déclarons des paroles aux portes, il y a une forte répercussion dans le monde spirituel.

Josué a déclaré des paroles après la victoire sur Jéricho en parlant à la porte. Car la porte est l’entrée et la sortie de toute chose. Il est écrit à cet effet :

 « Ce fut alors que Josué jura, en disant : Maudit soit devant l’Éternel l’homme qui se lèvera pour rebâtir cette ville de Jéricho ! Il en jettera les fondements au prix de son premier-né, et il en posera les portes au prix de son plus jeune fils (Josué 6 :26) »

. Cette déclaration s’est accomplie lorsque Hiel de Béthel a posé les portes de cette ville dechue :

«  De son temps, Hiel de Béthel bâtit Jéricho; il en jeta les fondements au prix d’Abiram, son premier-né, et il en posa les portes aux prix de Segub, son plus jeune fils, selon la parole que l’Éternel avait dite par Josué, fils de Nun (1Rois 16 :34) ». 

Faites des prières à partir des portes selon vos besoins par le Saint-Esprit. Tout se fait par la foi. On appelle ses prières : les prières d’actions prophétiques.

Parfois nous sommes confrontés à des adversaires. Ne nous laissons pas distraire. Car l’une des stratégies de Satan est la distraction. Quand tu es distrait, tu perds le contrôle et la vision. Il te distrait pour t’empêcher de réaliser de grandes choses pour Dieu.

PRIONS : Toi Satan, j’ordonne au nom de Jésus d’arrêter de me distraire. Va loin de ma vie.

Demandez la puissante main de Dieu sur vous. La main de Dieu qui opère de grands miracles et prodiges. Il a créé l’homme par sa main. Par sa main il délivre les prisonniers.

                                                                         Les pactes et les alliances

Les pactes et les alliances diaboliques conduisent à la prison. Les mystiques sont aujourd’hui dans les chaînes et les fers de Satan parce qu’ils ont signé des pactes avec lui. Ils ont fait des pactes de sang humain. Certains ont donné une partie de leur corps à Satan en échange du pouvoir ou de la gloire. Ce sont des prisonniers. Et Satan leur fait croire que la mort est réservée à ceux qui rompront le pacte.

Il n’y a rien dans les ténèbres qui ne soit dévoilé. Satan est un menteur. Si vous êtes dans les chaînes de la rose-croix, franc-maçonnerie et autres sectes, sachez que Jésus est venu pour délivrer les captifs. Il est parti dans le séjour des morts pour sauver les esprits emprisonnés.                  Viens à lui et tu seras sauvé toi et ta famille (Actes 16 : 31).                                    

                                                                              Les fausses religions

Toute fausse religion est une prison. Tous ceux qui les fréquentent sont des prisonniers du diable. Sortez du milieu d’elles (Apocalypse 18 : 14).

Les œuvres de ces prisons sont manifestes : célibat, ivrognerie, sorcellerie, maladie héréditaire, pauvreté avancée, échec répété, esclave du sexe et de la cigarette, maladies incurables, possession démoniaque, jalousie, vol, humiliation, troubles de mémoire, folie etc. Ces œuvres représentent les chaînes et les fers de la prison spirituelle. Ce sont des liens qui nous permettent de savoir si quelqu’un est un prisonnier de Satan. Ces prisonniers ne peuvent jamais s’épanouir. Car ils sont sous haute surveillance des démons.

Prière : Au nom Puissant de Jésus, je déclare ma délivrance et ma liberté dans le sang de Jésus

Nous pouvons mieux citer les liens de la prison spirituelle en faisant référence au livre de Galate 5 : 19 – 21. Les malédictions sont aussi les chaînes de la prison spirituelle. Au nom de Jésus, je brise tout joug de malédiction sur ma vie. Levons-nous et déclarons la guerre au diable. Car le diable ne relâche point ses prisonniers (Esaïe 14 : 17).

                                                                             Les types de prisons

Les deux grands types de prisons sont : La prison spirituelle et la prison physique. Mais nous pouvons citer les différentes prisons rattachées aux deux :

La prison interne ou le détenu est coincé dans une cellule exiguë. La prison familiale : ici je voudrais parler de la sorcellerie familiale ou ethnique : la sorcellerie contrôle toute la famille de manière mystique à partir de la cour familiale. La prison de la fosse et du puits (le cas de Daniel et le prophète Jérémie,…) La prison de la cité (le village où le territoire que vous habitez). La prison Eternelle (l’enfer). La prison de la mort (les condamnés à mort). La prison de l’âme : c’est celui qui est dans les cages des sorciers ou des démons. La prison des fausses religions citée ci-dessus.

Les prisonniers de Satan (les adeptes des Sectes, la sorcellerie familiale), les prisonniers politiques, les prisonniers de guerre, les prisonniers de la famine…

Les prisonniers les plus heureux sont les prisonniers de Jésus ou les prisonniers de l’Evangile.

                                                                         Les prisonniers selon la bible

Joseph en Egypte (Genèse 39 : 20), Sédécias, roi de Judas, à Babylone (Jérémie 52 : 11), Samson à Gaza, chez les philistins (Juges 16 : 21), Osée, roi d’Israël, à Ninive (2 Rois 17 : 4), Des prophètes (1 Rois 22 : 27 ; 2 Chroniques 16 : 10 ; Jérémie 20 : 3 ; 32 : 29 ; 37 : 15), Michée, fils de Jimla, sur l’ordre d’Achab (1 Rois 22 : 27), Jean Baptiste y est jeté par Hérode  (Marc 6 : 17, 27 ; Mathieu 11 : 2 ; 14 : 3 ; Luc 3 : 19 ; Jean 3 : 24), Pierre, Paul, Sillas (voir actes des apôtres) Châtiment punissant les délits d’ordre religieux (Nombre 15 : 34 ; Esdras 7 : 20 ; Lévitique 24 : 12)                          

                                                        L’obstacle à la délivrance : le manque de pardon

                                                                                Savoir pardonner

Ce qui fait l’obstacle de certains prisonniers est le manque de pardon. Il faut pardonner ceux qui vous ont mis injustement en prison. Car nous sommes dans un monde d’injustice où les plus forts écrasent les plus faibles. Plusieurs sont aujourd’hui en prison à cause des juges et des avocats corrompus de la justice et parfois les erreurs des forces de l’ordre.

Je demande aux prisonniers de ne pas se venger, mais plutôt de pardonner. Remettez votre sort au JUSTE JUGE, lui qui est notre avocat auprès du Père : LE SEIGNEUR JESUS-CHRIST DE NAZARETH. Il nous a appris à pardonner (Mathieu 18 : 21). A la croix, il a pardonné à ceux qui l’ont transpercé et crucifié. Il a dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font (Luc 23 : 34). Malgré le partage de ses vêtements par les soldats romains en les tirant au sort et les moqueries, Jésus leur a pardonné.

Un prisonnier doit pardonner afin que Dieu lui pardonne à son tour. Le Seigneur nous montre les bienfaits du pardon et les méfaits du manque de pardon. Voici les conditions que Christ nous impose : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père Céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père Céleste ne vous pardonnera pas non plus vos offenses (Mathieu 6 : 14 – 15).

Le patriarche Joseph a compris le sens du pardon. Cet homme avait subi des outrages de ses propres frères. Il fut ensuite vendu aux marchands. Accusé faussement par la femme de Potiphar qui désirait coucher avec lui, il fut mis en prison. Mais plus tard, ses frères sont revenus à ses pieds sans savoir l’avoir reconnu. L’ayant su, ils regrettèrent amèrement leurs actes de méchanceté, et de jalousie envers leur frère. A ce moment précis, Joseph, devenu premier ministre en Egypte, avait aussi l’autorité de les juger et de les mettre en prison. Mais il leur a pardonné. Ce patriarche a eu compassion d’eux et oublié toutes ses souffrances d’esclave et de prisonnier.

                                                                  Joseph se fait connaître à ses frères et pardonne[2]

Joseph nous enseigne tous à pardonner lorsqu’il dit à ses frères : « vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l’a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. Soyez donc sans crainte. Je vous entretiendrai, vous et vos enfants. Et il les consola, en parlant à leur cœur (Genèse 50 : 20 – 21). C’est dans cette même vision que l’apôtre Paul écrit :

« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein (c’est-à-dire selon son plan) (Romain 8 : 28).

Nous avons beaucoup de témoignages des prisonniers convertis à Christ. Ils ne sont plus prisonniers des hommes, mais des rachetés pour la vie éternelle. A Dieu seul la gloire.

Alors le pardon libère. Des personnes ont été guéries lorsqu’elles ont pardonné. Nous avons entendu le témoignage d’une femme guérie du cancer après avoir pardonné. Une autre guérie de la paralysie quand elle pardonna à son époux, l’adultère.

Quand Paul et Silas étaient dans la prison, ils ont pardonné et se sont mis à chanter des cantiques à Dieu et à le prier (Actes 16).

Si vous ne pardonnez pas, vous renforcez les portes, les chaînes, les fers et les liens de la prison. Pardonnez pour être pardonné par Dieu. Le pardon fait fuir les ténèbres de la nuit. Il chasse le diable et attire la présence glorieuse de Dieu sur vous. Le pardon apporte la lumière et la joie. Il ouvre les portes de la prison. Quelqu’un dit ceci : « pardonnez, c’est difficile » Un autre dit : « on peut pardonner, mais pas oublier ».

La parole de Dieu nous dit qu’on peut pardonner. Si Joseph l’a fait, si Esaü  a pardonné son frère Jacob (Genèse33 :1-4), si Abraham a pardonné son neveu Lot en intercédant pour lui ; si Jésus a pardonné à la croix. Alors : « pardonner c’est facile avec le Saint-Esprit ». Si Dieu pardonne et ne se souvient plus de nos péchés (Hébreux 8 :12), nous pouvons aussi pardonner.

                                                                          LE PARDON QUI LIBÈRE

Un témoignage d’Emmanuel et Apolline Ntawuruhunga.

Propos recueillis par Walter Zanzen dans le livre : la mosaïque, page

Emmanuel et Apolline ont été impliqués dans les événements tragiques qui ont marqué le Rwanda en 1994. Ce pays s’est embrasé le 6 avril ; ce jour-là, l’avion du président a été abattu et cette action a déclenché une spirale de violences impitoyables. Des massacres ont commencé dans la capitale et se sont progressivement étendus à l’ensemble du pays. Emmanuel et Pauline, mariés, ont été pris dans cette horreur, ils nous racontent ici ce qu’ils ont vécu.

Apolline :

Quand les tueurs sont arrivés, j’étais seule avec mes trois enfants et une femme que nous avions accueillie avec ses enfants.

Mon mari était parti travailler. Les tueurs ont commencé à piller la maison. Ils ont pris tout ce qui les intéressait. Il y avait au moins une dizaine de paysans dirigés par un militaire. Celui-ci m’a demandé ma carte d’identité, que je lui ai donnée. Il voulait aussi de l’argent, mais je n’en avais pas à lui remettre. Du coup il est devenu furieux et il a ordonné que l’on me tue.

Je ne m’attendais vraiment pas à cela, c’était un effet de surprise total. Tout le monde savait que nous ne nous intéressions pas à la politique. Mon mari, médecin, avait aussi un ministère pastoral et nous n’avions pas d’autres préoccupations que celles d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ. C’est pour cela que nous avons été interloqués de voir que l’on s’en prenait à nous.

Mais la consigne était de tuer tous les Tutsis, et ma carte d’identité disait que je l’étais…

Emmanuel :

J’habitais à dix minutes de l’hôpital où je travaillais. En m’approchant de la maison, j’ai remarqué que nos trois enfants étaient à l’extérieur et que l’aîné était en train de pleurer. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas et il m’a répondu que maman avait été tuée. C’était pour moi comme un coup de tonnerre retentissant soudainement dans un ciel serein, ou comme si j’avais été frappé par la foudre. Je me demandais si vraiment je n’étais pas en train de rêver. Finalement, j’ai compris que rien ne serait plus pareil. La vie avait basculé dans l’horreur. J’ai trouvé le corps de ma femme dans notre chambre à coucher. Il gisait dans une mare de sang. Elle avait beaucoup saigné, et la première chose que j’ai remarquée, c’était ses pieds qui semblaient ne plus être au moins la toucher, et en la prenant contre moi j’ai senti que son cœur continuait de battre. Je me suis aperçu qu’elle respirait encore.

J’ai compris qu’elle n’était pas morte. J’ai aussi remarqué une plaie à la tête, mais il m’était difficile d’évaluer sa gravité. Je ne pouvais pas l’expliquer sur le coup, mais j’ai repris espoir et je me suis senti fortifié. Il fallait faire quelque chose.

Je suis allé moi-même à l’hôpital chercher une ambulance, mais je ne savais pas conduire et je ne trouvais pas de chauffeur prêt à partir avec moi. Ils avaient peur de rencontrer des militaires en route. J’ai dû les supplier jusqu’à ce qu’un chauffeur accepte de se rendre chez moi.

Mais les obstacles n’étaient pas encore tous surmontés. Nous avons été arrêtés par un barrage militaire. On m’a questionné sur de nombreux points, mais le militaire n’était pas d’accord avec mes réponses. J’ai pensé qu’il allait me tuer et je ne voyais plus d’issue favorable pour Apolline.

Avant les massacres, nous avions reçu des avertissements dans les églises et cela nous avait permis de rechercher davantage la communion avec Dieu. Nous savions que nous n’avions pas à nous cramponner au monde, et pendant ces instants d’arrestation, je m’en suis vraiment rendu compte. C’était peut-être la fin, mais je me sentais en paix, comme si j’étais fortifié par quelqu’un d’autre. Je restai calme en présence du militaire qui me prenait ma montre et qui voulait de l’argent que je n’avais pas. J’ai dû me lever et, le fusil dans le dos, me diriger vers une camionnette. Grâce à Dieu, le militaire m’a finalement laissé passer et nous avons continué notre route, mais avec le sentiment qu’il était trop tard pour venir en aide à ma femme.

Nous avons été surpris de la découvrir encore vivante, même si elle était inconsciente.

De retour à l’hôpital, je n’avais pas conscience de la gravité de ses blessures. La jambe droite avait été profondément atteinte, les deux os étaient fracturés et les muscles de la jambe gauche étaient entaillés.

Le cerveau était endommagé par une plaie temporale. Son crâne était ouvert et des bouts d’os étaient prêts à tomber.

C’est à ce moment-là que j’ai un peu perdu espoir. J’ai perdu la notion du temps et je ne sais plus combien de jours se sont succédé avant qu’Apolline n’ouvre les yeux, peut-être quatre jours…

Apolline

Quand j’ai repris connaissance, j’étais un peu terrifiée parce que je m’apercevais que j’étais blessée de partout. Mon agresseur m’avait tout d’abord asséné un coup violent sur la tête, si bien qu’inconsciente, je n’ai pas pu réaliser qu’il s’en prenait aussi au reste de mon corps.

Il y avait beaucoup d’autres personnes blessées à l’hôpital. Les militaires étaient présents et le lendemain, les salles se sont vidées parce que de nombreux blessés avaient été achevés.

Je pensais que mon heure était arrivée. Nous devons tous mourir un jour ou l’autre n’est-ce pas ? Mais Dieu n’a pas voulu que je meure à ce moment-là. En lisant ma Bible, j’avais reçu cette parole qui dit que Jésus, détient les clés de la mort et du séjour des morts, et que nous n’avons rien à craindre. (Apocalypse 1.18).

Cependant mon état physique était désastreux et l’hôpital n’avait pas les moyens de me soigner correctement. Et voilà que sous le couvert de les protéger, les militaires sont venus chercher tous les Tutsis.

Qu’allais-je devenir ? Je ne pouvais pas quitter l’hôpital parce que mes jambes étaient dans un tel état qu’il m’était impossible de bouger.

Je suis donc restée et j’ai gardé ma vie grâce à Dieu. Des assistants médicaux, des infirmières et des patients ont été tués, mais ma vie a été miraculeusement épargnée.

Emmanuel

C’est au moment où nous nous demandions comment Apolline allait pouvoir s’en sortir, que des missionnaires suisses qui avaient travaillé au Rwanda ont appris ce qui lui était arrivé et dans quel état elle se trouvait. Ces missionnaires nous ont permis de recevoir des soins à Nairobi et ont poursuivi leurs démarches pour qu’Apolline soit soignée en Suisse. Nous avons attendu quelques mois et ce projet s’est concrétisé.

    Apolline a subi plusieurs opérations à la tête et divers traitements, elle a pu recommencer à marcher, d’abord très difficilement puis de mieux en mieux.

                                                                         Seigneur pardonne-leur…

Apolline :

Quand je suis venue en Suisse, j’étais très heureuse de pouvoir m’éloigner du pays où j’avais tant souffert. Je ne voulais plus retourner au Rwanda et je trouvais que le peuple de ce pays était le plus injuste au monde. Les divisions entre ethnies me paraissaient absurdes et je n’avais aucune animosité contre l’ethnie qui m’avait massacrée car, je savais que si des Tutsis avaient été massacrés, l’inverse s’était aussi passé. Je renvoyais dos-à-dos les ethnies et j’avais de la haine contre tout le peuple. Je trouvai tout cela injuste et j’en souffrais intérieurement. Je voulais oublier le Rwanda et ses histoires. Mais je n’étais pas avec de telles pensées. Je me culpabilisais et je savais en mon for intérieur que Dieu n’était pas d’accord avec moi.

En lisant des livres pour oublier, je suis tombée sur l’histoire d’une femme asthmatique qui ne guérissait pas malgré la prière d’un évangéliste. Cette femme âgée avait été maltraitée par la deuxième femme de son père et avait fini par la haïr. Après avoir confessé ce qui la tourmentait, le prédicateur l’avait invitée à accueillir Jésus pour qu’il touche sa blessure intérieure et la guérisse. Cette femme a prié le seigneur et a exposé ce qui l’avait autrefois profondément blessée, et elle a pardonné à la femme de son père. Le lendemain, l’asthme avait disparu, elle était guérie.

Quand j’ai fini la lecture de ce livre, moi aussi je me suis agenouillée et j’ai fait la même prière que cette femme en disant : « Seigneur, je reconnais que je suis profondément blessée dans mon cœur. Je te demande de venir toucher cette blessure qui me fait souffrir ». J’ai pleuré et j’ai demandé à Dieu de me guérir aussi physiquement parce que j’avais réalisé que dans une certaine mesure notre état intérieur peut influencer sur notre santé physique.

Au cours de ce long temps de méditation, j’ai commencé à prier pour le peuple de mon pays. Je disais « Seigneur, bénis les Hutus, bénis les Tutsis ». J’ai prié ainsi : « Seigneur pardonne-leur, pardonne à ces militaires et à ces miliciens, pardonne en particulier à celui qui a donné l’ordre aux paysans de me massacrer, et à celui qui a levé le bras pour donner des coups de machettes ». Et j’ai demandé au Seigneur de me donner une juste vision de mon pays car la mienne était faussée. J’ai compris que Jésus aime le peuple Rwandais autant que tous les autres peuples. Il aimerait le sauver de sa détresse, mais les forces d’oppositions ne sont pas seulement humaines. L’enjeu est aussi spirituel, celui que la Bible appelle le diable ne cesse pas d’agir ici-bas. Sont venus à ma mémoire les peuples du Vietnam, les juifs sous l’emprise d’un empire diabolique et le peuple de l’ex-Yougoslavie. Cette vision des choses m’a apaisée, j’avais même de la joie au cœur et j’ai senti en moi un grand amour pour mon peuple.

Je peux désormais essayer de l’aimer comme Jésus l’aime, parce qu’il m’a donné de son amour. Je remercie Dieu de m’avoir guérie car cette haine me faisait souffrir jusqu’aux os, mais il m’en a délivrée.

J’étais centrée sur ma blessure intérieure et Jésus a délicatement mis le doigt sur les raisons profondes de mon malaise : cette haine compréhensible à l’égard de mes agresseurs. Je ne pouvais en être délivrée qu’en leur pardonnant ce qu’ils m’avaient fait.

Pour finir, je peux dire que c’est la prière qui m’a aidée à supporter tout ça. Avec mon mari, nous avons reconnu que lorsque des gens qui ne nous connaissaient pas nous ont tendu la main, et nous ont aidés, aimés, fortifiés pendant toute cette période terrible, c’est Dieu qui agissait au travers d’eux. J’ai fait mienne cette phrase de Paul aux Corinthiens :

   « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction

 (2 Corinthiens 1.3-4) » !

Il est réconfortant de savoir que l’on n’est pas seul dans l’affliction. Certains  la connaissent aussi ou l’ont connue et peuvent, s’ils sont touchés par l’amour de Dieu, communiquer la consolation dont le prochain a besoin. Sans cela, j’aurais pu penser que Dieu était contre moi. Son amour et la consolation que nous ont apportés des inconnus (qui sont devenus frères et sœurs en la foi) donnent aujourd’hui à ma famille la force d’affronter la vie, de demeurer confiante et pleine d’espérance.

Nous consolons aussi désormais ceux qui croisent notre chemin et qui souffrent. La souffrance est partout présente. Elle diffère d’une personne à une autre, mais j’ai compris à travers elle que mon rôle consiste à consoler comme Dieu a consolé.

                                                                    Pourquoi combattre les démons ?

Nous n’avons pas à lutter contre le sang et la chair (l’homme) mais contre les dominations…. (Ephésiens 6 : 12). La guerre spirituelle n’est pas

[1] Psaumes 34 : 7 ; Matthieu 18 : 10 ; Psaumes 91 : 11 – 12

[2] Genèse 45 : 1 – 15

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